Spécialiste des services d’investissement, le groupe Pictet emploie plus de 5400 collaborateurs. Présent dans 19 pays, Pictet a son siège à Genève où il construit actuellement le Campus Pictet de Rochemont qui regroupera 3000 collaborateurs. Le complexe comprendra également des logements et des arcades commerciales, ainsi qu’un espace vert ouvert au public au cœur de l’édifice. Le nouveau bâtiment vise à atteindre des standards de qualité élevés et à devenir un réel lieu de vie.
Le Campus Pictet de Rochemont est un projet multifonctionnel situé aux Acacias, dans un secteur en pleine mutation qui vise à offrir des nouveaux espaces de vie et à devenir le nouveau Financial district de Genève. Le bâtiment est avant tout le nouveau siège du groupe Pictet et rassemblera quelque 3000 collaborateurs sur un même site.
L’emblème du projet est bien sûr sa tour de 90 mètres de haut. Cette taille fait intervenir des règles architecturales spécifiques. De larges piliers dans les niveaux bas confèrent une image de solidité. Le vitrage de la façade est placé en retrait. La maille se resserre dans les niveaux supérieurs et le verre est à présent à fleur de façade. Ce travail de trame et de relief vise à donner élégance, robustesse et élan à la composition. Le rapport à la rue est formel avec un léger retrait et une assise forte. Au-dessus, c’est le rapport à la ville et au ciel qui entre en jeu avec un panorama lointain ; le regard va de l’intérieur vers l’extérieur, la transparence invite à la connexion avec les éléments et inspire le sentiment de participer à ce qui se passe autour de soi.
La tour marque l’angle de la parcelle. Sur le côté et à l’arrière, deux ailes de bureau de sept étages complètent le projet. L’ îlot est fermé par deux ailes de logements pour un total de 96 appartements destinés à la location, auxquels s’ajoutent des surfaces commerciales.
Des vides animent ces bâtiments et s’ouvrent sur un jardin intérieur. Au pied du bâtiment, la Drize, enterrée dans les années cinquante, retrouve l’air libre.
Le Campus Pictet de Rochemont se veut une référence environnementale dans son concept de construction. En effet, sa consommation d’énergie et son accessibilité misent sur la mobilité douce. Cette nouvelle infrastructure est non seulement un lieu de travail, mais aussi un écosystème vibrant, mêlant modernité et tradition pour offrir une qualité de vie inédite au cœur de la ville.
Le projet vise l’obtention de trois labels de qualité. Le LEED et le WELL sont des standards internationaux qui mettent l’accent sur la performance énergétique du bâtiment ainsi que sur le bien-être et le confort des utilisateurs. Quant au label suisse SNBS, il prend en compte les trois piliers du développement durable. Cette triple labellisation exige l’évaluation de quelque 400 critères.
L’intérieur est pensé pour favoriser la collaboration, la transparence et le bien-être, intégrant des espaces de travail ouverts, ainsi que des zones en double hauteur baignées de lumière naturelle et agrémentées de jardins intérieurs.
La répétition des étages est brisée ponctuellement par des mezzanines reliées par des escaliers aériens, par des patios et d’autres variations.
Les concepteurs ont également mis en place un suivi de réutilisation et de valorisation des matériaux issus de la démolition et de la construction ; l’objectif est d’atteindre 75 % de matériaux revalorisés. La même attention est portée au choix des matériaux utilisés pour la construction. Sur les parties éligibles (non porteuses), le taux de béton recyclé atteint 58 %. L’évacuation des terres de terrassement et d’autres matériaux s’est faite par le train ; la proximité des diramations des voies de la gare marchandises de la Praille a constitué à ce titre un avantage notable.
ENTRE TERRE ET CIEL
La phase initiale des travaux spéciaux fait appel à tout le savoir-faire des ingénieurs et constructeurs. Trouver la bonne recette de béton pour les barrettes ancrées dans le sol, forer des pieux de 72 mètres et stabiliser les parois de forage avec de la bentonite a représenté un cumul de défis techniques comprenant notamment des séries d’essais Osterberg. La présence d’une centaine de sondes géothermiques ajoute à la complexité.
Même si le chantier a été confronté aux problèmes de fournitures d’acier liés au début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, une bonne gestion des stocks disponibles a permis la réalisation en temps et en heure du gros œuvre qui a requis pas moins de 5000 tonnes d’armatures, un besoin qui est loin d’être anecdotique !
L’ensemble compte cinq niveaux de sous-sol avec des grandes hauteurs, d’imposants sommiers (jusqu’à 2,50 m de haut) et beaucoup d’éléments précontraints. Le grand auditorium est un projet en soi.
Avec un seul point d’accès disponible au chantier et des surfaces à restituer rapidement pour les travaux de renaturation de la Drize, la logistique est un point crucial. Le choix est fait de se limiter à trois grues, au lieu des cinq initialement prévues, et d’y adjoindre deux mâts de pompage.
La construction de la tour s’opère sans échafaudage, avec un système de protection de façade grimpant windshield. Cet échafaudage mobile s’accroche aux dalles et couvre trois niveaux. À la fin de chaque phase, l’écran est soulevé par la grue pour réaliser le prochain niveau. Chaque étage est un peu plus large que le précédent. Cet ajustement, qui s’accompagne de la variation de la position des verres sur la façade, permet de travailler la silhouette du bâtiment et la perspective.
L’utilisation du BIM (Building Information Modeling) garantit une gestion précise et efficace de toutes les étapes du chantier, optimisant ainsi les ressources et le timing des travaux.
En matière de durabilité énergétique, le Campus se distingue par son recours à la géothermie et à l’aérothermie, ainsi qu’à l’énergie solaire. Des panneaux photovoltaïques situés sur les toits et une ingénieuse récupération de chaleur sur le réseau d’eaux usées assurent une consommation énergétique en grande partie renouvelable.
Les façades du bâtiment, composées d’aluminium recyclé à 90 % et de verre, participent à la performance environnementale du projet, réduisant les besoins énergétiques grâce à leur conception intelligente. Deux finitions rythment les façades : anodisé naturel et anodisé bronze. Des panneaux solaires associés à une gestion fine des ressources en eau, comme la récupération des eaux de pluie, renforcent aussi cette approche durable.
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